Bien vivre le confinement

Nous vivons des temps exceptionnels avec l’épidémie mondiale du COVID-19. Nous sommes en situation de quarantaine, de confinement.

Le principe du confinement vient s’appliquer d’abord par solidarité citoyenne pour le personnel de santé qui est au front, dans les institutions médicales, les hôpitaux, dehors tout simplement, pour prendre en charge et aider les personnes malades et en demande d’aide médicale. Ils prennent le risque de s’exposer au virus.

Le confinement est une situation exceptionnelle, en ce sens où nous séparons des personnes potentiellement touchées par le COVID-19 au sein d’un même foyer, et où nous devons rester chez nous ou dans notre famille, dans un lieu sûr dans lequel nous allons passer un temps important. Toute cette perturbation de notre quotidien affecte nos projets personnels et professionnels. Cette période là peut être bénéfique (retrouver une paix, se concentrer sur l’essentiel, récupérer du sommeil…), mais elle peut aussi être très compliquée : rester seul-e sans lien social en réel, être cloîtré dans un environnement de vie difficile ou menaçant, manquer d’espace vital et d’intimité pour les familles, ce sont de réelles difficultés qui peuvent être fragilisantes, menaçantes. Il ne faut certainement pas minimiser l’impact du confinement sur notre bien-être psychologique.

Le confinement, c’est une source d’angoisse nourrie d’inquiétudes, d’incertitudes, d’incapacité, d’impuissance, et d’inconstance. Cette angoisse est compréhensible, elle nous remplit d’appréhension pour le présent et l’avenir. Nous avons perdu, par solidarité pour le personnel médical, une grande partie d’une liberté fondamentale et individuelle qui nous permet de vivre pleinement la vie en société. Peut-être pouvons-nous avoir le sentiment de manquer d’information sur l’évolution de l’épidémie, ou de visibilité sur l’avenir qui peut devenir angoissant. Ne pas savoir ce qui nous attend dans un futur proche ou lointain, c’est devoir se confronter à notre rapport à l’inconnu, et cet inconnu n’est pas toujours vécu comme paisible, il peut être inquiétant, dérangeant.

L’isolement est physiquement et émotionnellement coûteux. Sortir de chez soi, faire ses courses, travailler, se promener, se divertir, manger dehors, voyager… toutes ces activités sont devenues soit entravées ou limitées, soit impossibles, alors qu’elles apportent tant pour notre enrichissement personnel.  C’est aussi mettre à l’épreuve nos capacités d’adaptation au changement, qui peut être fragilisant parfois, car la stabilité et la constance sont avant tout des facteurs rassurants.

Ceci étant dit, ces inquiétudes sont normales ! Un tel bouleversement de notre train de vie a forcément des effets drastiques et signifiants sur notre vie affective. Nous nous retrouvons soudainement à devoir traiter un tas d’affects et d’émotions. Et nous sommes tous dans la même situation, nous ne sommes pas seuls. Profitons de ce confinement pour garder un train de vie sain, de prendre le temps de faire les choses, de jouer et de profiter de ce temps libre qui peut souvent manquer. L’ennui s’installe petit à petit alors que nous sommes poussés à rester isolés du reste du monde… ou presque ! Avec les outils numériques, la solitude se fait moins sentir : notre esprit peut être bien sollicité et occupé par les mondes virtuels qui, eux, ne s’arrêtent pas pour autant ; au contraire, ils vont prendre de la vitesse et de l’ampleur dans nos vies quotidiennes. C’est l’occasion de découvrir de nouvelles choses également, de se donner le temps d’émanciper notre intelligence et notre esprit. C’est aussi le moment de mettre de côté nos attentes parfois exigeantes envers nos proches, montrons plutôt notre reconnaissance et notre bienveillance envers l’autre.

C’est le moment de renouer et renforcer les liens, de s’écouter et de prendre soin de soi et de nos proches. Pour ça, restons en contact, de près et de loin avec vos proches, partageons et échangeons nos ressentis sur cette situation de confinement. Évitons de nourrir nos angoisses (mais parlons-en !) par les informations douteuses, méfions-nous des fake news, des appels à la panique et des infos déprimantes qui ne peuvent aider. Et gardons-nous le droit de nous sentir débordés ou en difficulté face à cette situation unique : n’ayons pas honte de demander de l’aide à un proche ou à un professionnel quand cela devient nécessaire. Être en difficulté n’a pas à être honteux, et demander de l’aide dans ces moments de fragilité signe une preuve de courage et de force de notre part.

Le confinement nous donne cette opportunité de nous reconnecter avec nous-mêmes, de retrouver goût aux choses essentielles, et de repenser notre vie. C’est un peu cliché, mais pour cette fois-ci, c’est vrai !