Ah les écrans, ces objets omniprésents ! À croire qu’ils deviennent bien plus importants que les êtres humains. Que ce soit dans le bus, le métro, au restaurant, au bar, en salle d’attente, en concert, à la maison, en marchant, en voyage, devant notre repas, devant la télévision, à l’intérieur ou à l’extérieur… Nous avons notre écran sur nous, nous le regardons, nous faisons défiler les contenus infinis du monde virtuel. Dans l’attente, cet objet reste constamment à notre portée de main, jusqu’à ce que quelque chose se produise. Pour d’autres, cet objet à priori omniprésent accompagne leur vie quotidienne : il sert d’appareil photo, de lecteur de musique, d’outil de communication, de console de jeux ; il nous connecte au reste du monde.
Ne devient-il pas tentant quand même de se dire qu’après tout, ces écrans seraient le fléau d’une société ? Qu’ils nous empêchent d’avoir une relation saine avec la vraie réalité, celle que nous voyons de nos propres yeux, celle que nous respirons et que nous sentons. Que ce qui se passe sur les écrans n’est pas réel, qu’à force de les utiliser, nous allons finir par confondre les réalités, et que nous ferions mieux de nous détacher de cet objet omniprésent qui en devient psychotisant !
Bien évidemment, la relation à l’objet ne peut se résumer à un lien de causalité, et nous ne pouvons nous tenir à réduire ce phénomène à un rapport de dépendance ou de mauvais objet, car lorsque nous parlons d’objet, nous parlons aussi de sujet, et qui dit sujet dit subjectivité, c’est-à-dire, ce qui appartient à la vie de la personne et tout ce qui fait d’elle un être complexe. Ici, il n’est pas question de juger si l’objet numérique est bon ou mauvais, l’enjeu est d’interroger la manière dont notre rapport à l’objet numérique vient signer un changement dans notre rapport avec l’ennui.
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